Gratuité des manuels scolaires: bientôt la fin de l'impunité

C'est une nouvelle circulaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui provoque l'ire des éditeurs: désormais, il sera interdit de réclamer aux familles le coût des manuels scolaires. En fait, cette interdiction existe depuis le décret "Missions" de 1997, mais elle était rarement appliquée puisque soldée par très peu de sanctions. Ce sera désormais le cas. Une école pourra perdre une partie ou toute sa subvention si elle ne respecte pas cette interdiction. Les éditeurs sont inquiets.

Alors si les écoles ne peuvent plus demander aux parents de payer les manuels scolaires, elles devront organiser le prêt. Souvent pour l'instant, un élève achète toute une série de livres pédagogiques chaque année. Désormais une école pourrait amortir un manuel sur plusieurs années. "Un manque à gagner", selon les maisons d'édition. "A partir du moment où la location ou le prêt devient une obligation, on va avoir une diminution importante de l'ordre de 25-30-45% du volume vendu. Le livre ne sera plus rentabilisé comme avant", précise Benoît Dubois, président de l'Association des Editeurs Belges.

Près de 80.000€ pour un livre

Moins de rentabilité et pourtant l'investissement reste important : de 50.000€ à 80.000€ pour la conception d'un manuel. Conséquent pour un marché de niche, voire minuscule. "Non seulement minuscule mais réduit à la taille de multiples confettis. Pour l'enseignement secondaire, on a au moins deux réseaux: il faut tenir compte de l'enseignement général de transition, du technique de transition, du technique de qualification. Pour chacune de ces branches, il y a des programmes particuliers et chacun devrait avoir son propre manuel", poursuit Benoît Dubois.

Les éditeurs ne le cachent pas : ils auraient préféré une mise en place plus progressive de cette mesure. Ils craignent pour leur avenir, mais aussi celui des auteurs et des libraires. Une solution pour eux serait d'augmenter les prix.

"Pas d'inquiétude"

Pour Eric Etienne, porte-parole de la ministre de la ministre de l'Enseignement en FWB, Marie-Martine Schyns (CDH), il ne faut pas avoir d'inquiétudes : le décret vise à simplifier les choses. La demande, et donc le volume de livres produits, restera inchangé. Seule le payeur change : avant, c'était les familles, dorénavant ce sera l'école. Les manuels scolaires ne vont pas disparaître des cartables et des salles de classe puisqu'ils seront achetés par les écoles via des subventions.

Lisez en ligne: https://www.rtbf.be/info/societe/detail_gratuite-des-manuels-scolaires-bientot-la-fin-de-l-impunite?id=10188989

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