« L’école des chances, qu’est-ce qu’une école juste ? »

Cet ouvrage est un essai dans lequel François Dubet tend à définir ce que serait une école juste, non pas une école parfaite mais une école la moins injuste possible. Paru en 2004, ce livre se situe au lendemain du grand débat pour l’avenir de l’école et en plein période d’élaboration de la loi

d’orientation et de programme promulguée le 23 avril 2005.

François Dubet est né en 1946.Il est sociologue à l’université de Bordeaux II, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la marginalité juvénile, à l’école et aux institutions. Il fut également membre de la commission Thélot pour le grand débat sur l’avenir de l’école en 2003.

L’école la moins injuste possible serait dans la combinaison de diverses sortes d’égalité. Cet essai s’articule donc selon quatre chapitres :

 -l’égalité méritocratique des chances :l’élitisme républicain s’est accompagné jusqu’à la fin des années 50 d’une inégalité liée aux deux voies de l’enseignement .Le collège unique , en 1975 renforce l’égalité des chances puisque tous les élèves sont scolarisés au même endroit , face à la même compétition. Mais l’école, malgré cette égalité d’accès, n’a pas enrayer les inégalités de réussite, l’origine sociale et la réussite scolaire restant liées de façon intrinsèque. De plus l’école n’est pas un arbitre impartial à travers d’une part l’offre scolaire qui n’est pas égale du fait de l’existence de la carte scolaire, certains établissements étant qualifiés de « ghettos » et, d’autre part le fonctionnement de certains établissements avec tout ce qui est lié notamment à l’évaluation ou l’organisation des classes, comme par exemple les classes trop homogènes. L’égalité des chances renforce de plus le sentiment d’échec pour les perdants de cette compétition, qui se sente alors responsables, se jugeant trop nuls. C’est une épreuve individuelle qui ne s’inscrit plus dans un système inégal, chaque élève ayant à priori les mêmes chances de réussir. Appliquer l’égalité méritocratique des chances dans toute son impartialité est chose impossible mais il bien difficile de faire sans.

 -l’égalité distributive des chances : dans ce chapitre, François Dubet dénonce l’inégalité de l’offre scolaire. Celle-ci étant liée à des facteurs géographiques, entre régions ou entre établissements d’une même ville, inégalité de moyens, de stabilités des équipes pédagogiques. Il met en cause à nouveau le fonctionnement de la carte scolaire , qu’il faudrait revoir ou supprimer telle qu’elle est actuellement, ne favorisant qu’une partie de la population , celle qui possède les mêmes codes que l’école ou bien dont les moyens financiers lui permettent de la contourner. Il faut donc favoriser l’équité, ce qui était l’objectif des ZEP qui ont éviter une dégradation des résultats et améliorer le climat éducatif ; mais c’est au prix d’une dépense collective importante pour un bénéfice limité. De plus l’effet de stigmatisation lié aux ZEP a favorisé la fuite de certains élèves et n’a pas permis une stabilité pédagogique telle qu’il aurait fallu. Pour remédier à cela, il faut égaliser l’offre scolaire, développer une politique de discrimination positive ciblée sur les individus et les établissements, faire en sorte que les acteurs du système soient en relation étroite les uns avec les autres, à commencer par les parents et permettre la circulation des personnes, chaque élève n’apprenant pas à la même vitesse.

 

Pour lire tout : http://concourscpe.e-monsite.com/medias/files/dubet-l-ecole-des-chances.pdf

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