Comment améliorer l’apprentissage des enfants en situation de handicap pendant la crise du coronavirus?

Chaque année, l’UNESCO publie un rapport sur l’éducation qui fait le point sur les progrès des politiques d’éducation dans les différents pays. Publié par l’UNESCO ce 23 juin, le Rapport mondial sur l’éducation fait le point sur les progrès de l’éducation dans le monde et se concentre, cette année, sur l’inclusion de tous enfants dans le système scolaire, notamment des enfants handicapés. Ces derniers mois, alors que 90 % des élèves et des étudiants du monde ont vu leur éducation interrompue, la situation des enfants handicapés a empiré à cause de la pandémie de COVID-19 : souvent, ils n’ont pas accès à l’enseignement à distance. Ils ont aussi été coupés des autres services importants (santé, nourriture, aide psychosociale, protection…) qui leur sont fournis à l’école.
Abolfazl Saeedi, membre de la Faculté d’unité de recherches sur les enfants aux besoins particuliers de l’institut de Recherches du ministère iranien de l’Education, invité à l’émission «Questionner» a répondu aux questions sur la scolarisation des enfants handicapés pendant la crise sanitaire. Retrouvez ci-dessous l'intégralité de cet entretien:

Comment estimez-vous le progrès déjà fait dans la scolarisation des enfants en situation de handicap?
Bien que il y avait les exploits remarquables en matière de l’éducation des enfants handicapés depuis la Révolution islamique, on n’a pas fait assez du progrès dans ce domaine en raison de deux facteurs : le manque d’expertise nécessaire et oublier ces enfants.
 

Quelle est la racine des mécontentements des parents des enfants handicapés ?
Quand nous évaluons la réponse des écoles des enfants aux besoins particuliers face à la fermeture en raison de coronavirus, il semble que nous n’avons pas organisé suffisamment bien le système. Nous ne sommes pas au jour et nous n’allons pas de l’avant avec le monde. La vérité c’est que tous les groupes des enfants aux besoins particuliers ne reçoivent pas de services éducatifs parce que certains d'entre eux, notamment les enfants atteint d’un trouble de déficit de l'attention avec ou sans d'hyperactivité, ne sont pas identifiés du tout, et nous n'avons pas les outils d'identification appropriés. Ceux-ci ne sont pas identifiés et vont à l'école ordinaire où cela suscite des problèmes pour le personnel enseignant. Dans d’autres pays de 5 à 9% et parfois jusqu'à 20% des enfants atteint d’un trouble de déficit de l'attention avec ou sans d'hyperactivité sont identifiés parmi les élèves.
 

Est-ce que l’apprentissage des enfants en situation de handicap était efficace pendant le confinement ?
Je ne suis pas au courant de leur apprentissage puisque je ne fonctionne pas dans le cadre exécutif de l’organisation mais les informations publiées montrent que l’apprentissage n’était pas acceptable. Cependant, il en va de même pour l’éducation publique et il n'y avait aucune disposition à faire face à une telle situation à l'avance. Mais des efforts ont été faits pour transmettre l'information aux élèves par le biais de Réseau Shad ou d'une éducation télévisuelle. Pourtant, tous les groupes des élèves aux besoins particuliers ne peuvent pas s'asseoir devant la télé et apprendre le matériel, et ce cas est très rare. Par exemple, un enfant mentalement handicapé et atteint d’une déficience auditive est plus intéressé à jouer et ne s'assoit pas devant la télé. Si nous abordons la formation des parents par le biais du Réseau Shad, ces derniers se sentent plus sécurisés. Dès le début de l’épidémie de coronavirus, les associations provinciales, les gestionnaires et les experts des provinces devraient collaborer et avancer le programme d’études. Dans d’autres pays, il y a des conseils qui sont responsables dans ce domaine et les parents y participent. Mais en Iran, nous n’avons jamais un tel système qui reçoive les commentaires des parents.  Quand j'étais dans l’organisation, je suggérais qu'un conseil soit formé dans chaque province pour surveiller le travail de l'éducation. La formation individuelle dans ce domaine devrait être encore renforcée.
 

Quelle est la différence entre notre approche avec le reste du monde dans ce domaine?
Les pays développés sont plus avancés que nous. De bons résultats ont été obtenus depuis la Révolution islamique, mais nous ne sommes pas allés aussi loin que nous le devrions, ce qui revient à deux facteurs: le manque d'expertise nécessaire et la négligence de ces enfants.

 

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