Entretien ave Soheila Shahshahâni, anthropologue iranienne

Madame le docteur Soheila Shahshahâni est née en 1948 à Téhéran. Elle est issue d’une famille venant d’Ispahan. Elle termina ses études primaires et secondaires dans une école bilingue où l’enseignement était dispensé à la fois en anglais et en persan. Elle partit ensuite aux Etats-Unis où ses deux frères étudiaient les mathématiques. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1966, elle se mit à étudier la philosophie à l’Université de Berkeley en Californie, pour ensuite se spécialiser en anthropologie, discipline qui lui ouvrit de nouveaux horizons. Elle poursuivit l’étude de cette discipline, suivit le même domaine au sein de la Graduate Faculty of the New School for Social Research à New York, où elle obtint son doctorat. Elle entreprit tout d’abord des recherches sur les idées humanistes de Jean-Jacques Rousseau. Bien qu’elle ait consacré trois années à son projet qui lui permit notamment d’approfondir sa maîtrise de la langue française, elle ne le mena pas à son terme et soutint finalement sa thèse de doctorat en 1981 sur le thème du rôle des femmes dans les tribus des Mamasanis1. Elle vécut un an au milieu de ces tribus afin d’accomplir sa thèse dont les résultats furent publiés dans le livre Les Quatre saisons du Soleil. Ce dernier présente une étude ethnographique des femmes de Oyun, village sédentarisé de nomades pastoraux des Mamasanis de l’Iran. A son retour en Iran, Soheila Shâhshâhâni enseigna à la Faculté des Beaux Arts de l’Université de Téhéran de 1984 à 1987. Par la suite, elle partit pour la France afin d’y étudier à la fois l’anthropologie et le marketing. Elle est actuellement professeur associé de la Faculté de Littérature et de Sciences Humaines de l’Université Shahid Beheshti depuis 1991. Elle fut nommée vice présidente de l’Union Internationale de l’Anthropologie et des Sciences Ethnologiques (IUAES) et est également secrétaire exécutive de cet organisme. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages rédigés en persan, français et anglais et a publié de nombreux articles scientifiques sur l’anthropologie.

Afsâneh Pourmazâheri : Quel est l’objet exact des études anthropologiques ?

Dr. Soheila Shâhshâhâni : L’anthropologie s’occupe de l’homme, sans tenir compte d’un lieu ou d’un temps précis. Pour parler de l’humanité de l’homme, il faut en premier lieu dire comment il était avant. D’après nous, dès que la culture est apparue dans les milieux humains, l’homme est devenu "homme" à partir du moment où il a pris ses distances avec la nature. Ainsi, il a pu dominer peu à peu d’autres créatures. On ne se limite pas aux cadres spatio-temporels, car notre sujet principal concerne l’homme. Tout homme, en fait, possède la capacité de se cultiver et d’être innovateur, mais ses manifestations varient d’un lieu à l’autre.

Farzâneh Pourmazâheri : En entendant le mot "anthropologie", ce qui vient d’emblée à l’esprit est le corps et l’esprit humain. Comment l’expliquez-vous ? Est-ce que vous disséquez l’homme et sa condition d’une manière qui vous est propre ?

Dr. Sh. : Le mot " anthropologie " évoquent en effet à la fois le corps et l’esprit humain. Quand on parle d’anthropologie, on pense en fait à la culture matérielle et spirituelle de l’homme. Mais malheureusement, la plupart des gens n’ont pas cette attitude.

F.P. : Je pensais au contraire que la majorité des gens partageait cette conception...

Dr. Sh. : Non… Le public n’est pas suffisamment au courant du contenu de cette science. Mais si vous en avez une telle impression, nous pouvons espérer

qu’on a atteint quelques progrès pour mieux faire connaître notre domaine d’étude. L’organisation mondiale d’études anthropologiques (WCAA) s’efforce de donner des renseignements globaux sur l’anthropologie et sur tout ce qui n’est pas suffisamment clair pour le public. En tant qu’anthropologistes, nous sommes responsables d’expliquer son contenu précis à la société. Les gens ont tendance à penser que l’anthropologie se rattache à la psychologie, à l’archéologie ou à des disciplines bizarroïdes. Il nous revient donc de mieux les informer sur notre travail. Et plus nous ferons appel aux sciences de la communication, plus nous pourront influencer cette attitude. Pourtant, il y a eu des changements en Iran depuis trente ans.

A.P. : Quels sont les changements principaux ayant affecté l’existence humaine au cours de ces derniers siècles ?

Dr. Sh. : L’évolution de la société humaine a été considérable. La réponse à cette question repose sur des théories évolutionnistes. En se basant sur les structures politique, familiale, la façon de vivre, etc. des différentes sociétés, les théoriciens classiques classifiaient ces dernières en trois catégories : la société primitive, la société barbare et la société civilisée. Il existe également un autre mode d’approche se basant sur le changement et non pas nécessairement sur l’évolution. Puisque dans le mot même d’"évolution" l’idée du progrès est présente de façon implicite, une impression positive est suggérée. Mais un autre mode d’approche existe également. Nous savons qu’au cours de l’histoire, des sociétés expansionnistes ont exploité des personnes plus faibles qu’elles en vue de satisfaire leurs intérêts politico-économiques. A titre d’exemple, certaines sociétés soutenaient et souhaitaient à tout prix conserver leur mode de vie primitif. Mais ils étaient considérés comme des sauvages par des sociétés qui se croyaient plus avancées et qui s’arrogeaient le droit de les changer selon leurs propres critères, leur but n’étant au final que l’exploitation des biens de ces peuplades. Nous ne pouvons donc pas considérer ce fait comme une évolution, c’est en réalité davantage une question relevant du domaine du changement. De même, les cultures ont subi un processus de dégradation, de juxtaposition, d’interaction… Certains ont fortement réagi face à la culture d’autrui pour finalement en faire un facteur d’enrichissement de leur propre culture. Tout dépend de quel point de vue on étudie le phénomène.
 

A.P. : En tenant compte de tout cela, comment voyez-vous l’avenir ? Est-ce que les cultures tendent plutôt à s’enrichir les unes les autres ou bien à se détruire ?

Dr. Sh. : La culture biologique actuelle est en proie à des changements inquiétants. Le progrès scientifique, la technologie, la course au matérialisme et l’utilisation illimitée de l’énergie ont contribué à détruire l’environnement. Dans ce sens, je prévois une évolution future plutôt destructrice. Du point de vue de l’anthropologie, l’homme d’autrefois vivait dans une telle harmonie avec son milieu naturel que durant des siècles, il n’a pas porté atteinte à l’écosystème tandis que l’homme d’aujourd’hui lui a porté un coup fatal. D’une part, la science nous a facilité la vie mais d’autre part, nous sommes devenu inconscients des conséquences néfastes que certaines de ses applications entraînent. La société nomade est si structurée et coordonnée qu’elle nous fournit le modèle d’un vaste laboratoire humain. Elle se résume à "l’homme, le troupeau et la nature". Les nomades assurent les besoins en bestiaux du pays en entretenant d’importants troupeaux se déplaçant dans la nature et se nourrissant de plantes difficilement accessibles. Ils réussissent à survivre et à s’adapter aux milieux les plus hostiles et sont en constante migration. Bref, l’anthropologie peut nous servir à élargir notre vision de l’homme et à voir sa grande adaptabilité à tous les milieux.

F.P. : Est-ce que ce phénomène touche exclusivement l’environnement naturel ou cela concerne également la culture ?

Dr. Sh. : Parallèlement aux dégâts subis par l’environnement, nous avons assisté à une dégradation des cultures. Certaines se sont adaptées aux autres sociétés tout en gardant quelques traits leur étant propres, tout en étant parfois taxées d’opportunistes. Par contre, d’autres, en vue de préserver leurs valeurs, ont renoncé à tout ce qui est "autre". Sont-ils des héros ? Est-ce que ce fanatisme assure réellement leur survie ? Le premier groupe, plus flexible, a pu non seulement préserver certaines de ces valeurs les plus centrales, mais a également contribué à les adapter à de nouveaux contextes, ceci leur conférant parfois une portée universelle. Grâce au phénomène de la mondialisation, les cultures ont eu l’occasion de faire mieux connaître leurs valeurs et traditions au niveau mondial. Prenons le cas de l’Iran. Quarante ans auparavant, des traditions telles que Norouz, la Nuit de Yaldâ ou Tchahâr Shanbeh Souri n’étaient pas fêtées aussi ouvertement et aussi connues que maintenant. C’est en fait en réaction à ce phénomène que nous nous sommes mis à étudier précisément nos traditions et à les exposer de plus en plus aux yeux du monde entier. Une sorte de rivalité s’est donc faite jour. Nous vendons du pétrole. Toutefois, c’est le tapis iranien qui occupe le premier rang. Le monde aime le tapis traditionnel iranien et l’énorme variété de ces motifs, selon les régions et les tribus qui les ont produits. La monotonie ne plait pas au monde, tant dans le domaine de l’art que de l’industrie. Dans notre patrie, il y a tant de richesse et de diversité qu’on ne sait parfois pas quoi en faire.

F.P. : Comment peut-on exploiter cette abondance à bon escient ?

Dr. Sh. : Quelqu’un doit s’en occuper ; un institut privé, le gouvernement ou une autre organisation. Quoi qu’il en soit, il nous faut des gens spécialisés dans ce domaine. Même si elle est au départ commerciale, cette démarche doit à la fois respecter les cultures et être moderne. Il revient au producteur de réserver un accueil favorable à la variété et la science car le marché mondial les exige. Le succès de l’exportation de la pistache est dans ce sens fortement lié au progrès scientifique et industriels réalisés dans ce domaine.

A.P. : En tant que science, est-ce que l’anthropologie se cantonne uniquement à l’étude des cultures ou bien a-t-elle également une portée pratique susceptible d’influencer le réel ?

Dr. Sh. : Les deux à la fois. D’un côté, en tant que chercheurs, nous étudions les faits pour mieux comprendre telle ou telle situation. De l’autre, dans le domaine de l’anthropologie appliquée, nous faisons l’usage de toutes ces données. A quoi nous servent-elles ? Par exemple, certains anthropologistes ont été très actifs dans le domaine du marketing. Nous pouvons aider des centres qui mettent en place de nouvelles manières d’aborder un sujet. Prenons le cas des nomades. Ils secouent l’outre du lait pour en extraire du beurre. En s’inspirant de ces gens, nous pouvons fabriquer un outil simple d’utilisation pour des producteurs et des gens. En outre, dans les conférences transculturelles, nous traitons de la manière de se comporter dans chaque pays. Il faut savoir comment traiter un iranien, un japonais, un américain ou un africain… surtout que dans certains circonstances, le manque de connaissance dans ce domaine peut mener au malentendu ou à de mauvaises interprétations.

A.P. : Comment pourrait-on assurer une diffusion des résultats les plus importants de cette science dans la vie quotidienne ?

Dr. Sh. : La première solution consiste en ce que les producteurs demandent aux anthropologistes de faire indépendamment des recherches pour eux. Au niveau universitaire, il faudrait introduire quelques éléments : l’anthropologie aux sein des diverses disciplines enseignées. C’est ainsi que l’on pourra élargir de plus en plus l’horizon de pensée des gens. Je me rappelle d’un jour où j’étais dans un aéroport en Italie. J’ai demandé un renseignement à un policier italien. Son comportement était très différent de celui des autres policiers et j’ai laissé apparaître ma surprise. Il m’a dit qu’il avait suivi quelques cours d’anthropologie et que cela lui avait été très utile. Vous voyez, ayant des éléments de connaissance générale concernant d’autres cultures que la sienne, il savait mieux comment se comporter avec les étranger. L’anthropologie se situe également à la frontière d’autres domaines d’études dont la biologie, la littérature, les sciences politiques, l’économie et l’art mais elle s’occupe principalement de la culture.

F.P. : Pourquoi vous êtes vous premièrement intéressée à la philosophie, pour ensuite choisir d’étudier l’anthropologie et le marketing ?

Dr. Sh. : J’ai effectué mes études aux Etats-Unis. J’ai commencé par étudier l’astronomie, la chimie, les mathématiques et la biologie. Mon premier cours de philosophie était sur Platon dont les idées m’avaient beaucoup plues. Mais au fur et à mesure, je me suis rendue compte que la philosophie ne pouvait plus répondre à mes questions. Je me suis penchée sur différentes disciplines pour me rendre compte que l’anthropologie s’accordait le mieux avec mon tempérament. L’encouragement de l’un de mes professeurs m’a rassurée et m’a motivée à étudier cette science. Progressivement, cette dernière a remplacé mes autres intérêts. Après mon retour en Iran, je me suis retrouvée dans le monde des activités littéraires, philosophiques et artistiques. Il m’était donc possible d’y appliquer les théories minutieuses de l’anthropologie et de les présenter au public. Ma première recherche traitait de la vie et les coutumes des nomades de l’Iran. La deuxième, étant davantage un travail bibliographique, concernait leur vêtement. Par la suite, j’ai travaillé sur l’anthropologie urbaine.

F.P. : Lequel de ces domaines est le plus vaste, celui de l’anthropologie urbaine ou de l’anthropologie se rattachant aux nomades ?

Dr. Sh. : Cela dépend du point de vue de chacun. A cette époque, étant donné que j’habitais à Téhéran, je n’avais pas suffisamment de contacts avec des nomades pour étudier leur vie et leur rapport avec leur milieu naturel. A plus forte raison, il était plus pratique pour moi de rester dans la capitale pour mettre à jour mes connaissances scientifiques et me tenir au courant des dernières recherches. J’ai ensuite fait partie d’un groupe anthropologique international. Par la suite, ayant fait des recherches sur les villes de Kashân, Varamine, Ispahan et Téhéran, je me suis dit qu’il ne fallait pas nécessairement me limiter à un domaine précis. Par conséquent, j’ai suivi des cours de marketing à la suite desquelles j’ai été embauchée dans un institut de marketing à Paris. A ma grande surprise, je voyais qu’ils se servaient de nos données et avec une telle vitesse ils s’avançaient. A partir de ce moment-là, j’ai pris la ferme résolution d’augmenter la vitesse de mon travail.

A.P. : D’après Edouard Brézin, le grand physicien français, "ce n’est pas en cherchant à améliorer la bougie que l’on a découvert l’électricité". Cette citation est évoquée par Jean-Pierre Digard dans la préface à l’une de vos études. Dans le cas des recherches anthropologiques, comment peut-on expliquer cette idée ?

Dr. Sh. : Dans les universités, il faut cultiver l’esprit des étudiants curieux, des chercheurs, des amoureux de la science. Il faut s’imaginer avoir mis le pied sur l’accélérateur sans connaître la destination. Un esprit scientifique ne doit pas forcément se demander à quoi sert telle ou telle recherche. La science a besoin d’audace pour avancer. C’est à nous de cultiver cet état d’esprit sinon on n’arriva nulle part. Si on veut apporter quelque chose au monde de la culture d’aujourd’hui, il faut propager cette tendance. Il faut préparer le terrain et permettre aux étudiants d’élaborer et d’exposer leurs théories. Nous avons plus besoin d’Edisons que de bougies. Il faut que les sciences humaines aient assez de moyens matériels et financiers pour mener à bien leurs recherches.

F.P. : Certaines recherches ont montré qu’étant donné que les nomades ont une mode de vie mobile, ils sont bien plus flexibles et adaptables aux différents environnement naturels. Comment l’expliquez-vous ?

Dr. Sh. : C’est la réalité de leur vie. Dans les villages, lorsqu’ils ont besoin de quelque chose, ils le trouvent hors de chez eux. Mais imaginez que tout le village se déplace. Tout le groupe se met à chercher ce qui constitue la base de leur vie : la "pâture", le troupeau ne venant qu’en second lieu. Il faut également souligner que leurs déplacements ont contribué au maintien de la diversité du milieu naturel. Se déplaçant partout, de surcroît, les nomades constitue une société bien informée. Ils assurent ainsi de plus en plus des activités de transport de denrées (légales ou illégales) qui s’étendent à bien d’autres domaines.

A.F. : Selon vous, si l’on compare les nomades aux sédentaires, quel mode de vie est plus dur ? Certains de ces nomades choisissent-ils de s’établir en ville ? Comment s’adaptent-ils à la vie urbaine ?

Dr. Sh. : Pourquoi avez-vous choisi le mot "dur" ? C’est en fait l’idée des Européens et des Américains des années 1970-80. Mais à votre avis, où qu’il soit, l’homme ne se donne-t-il pas de la peine pour gagner de l’expérience ? Le déplacement est-il si difficile ? Si oui, pourquoi y a-t-il tant de touristes dans le monde ? Il est possible que la vie d’un villageois soit plus facile mais est-ce qu’elle n’est pas plus monotone et plus ennuyeuse ? En se déplaçant, les nomades vont eux même chercher le climat le plus favorable et n’ont pas besoin de radiateur pas plus que de climatiseur. C’est pourquoi, il leur est difficile de s’adapter à la ville. Ils se sont habitués à un vaste horizon, à l’air libre. Pourtant, après la Révolution islamique, un grand nombre des nomades s’est progressivement sédentarisé pour s’établir dans les villes. Ceux qui parcouraient Shiraz, Ispahan, Bandar-Abbâs, Mashhad, New-York, Chicago, Vancouver et Berkeley durant des siècles ont de plus en plus adopté un mode de vie fixe.

 

F.P. : Si vous divisez votre vie en différentes étapes, laquelle considérez-vous comme ayant été la plus aventureuse ?

Dr. Sh. : Mon expérience avec les Mamasanis, puis mon voyage en Mongolie. Cela s’est passé de la manière suivante : j’avais reçu une invitation de la part des mongols pour aller visiter leur pays. Je n’avais qu’une semaine pour faire la demande de visa et me préparer au voyage, avant de comprendre qu’il n’avait pas d’ambassade dans notre pays. Ils m’ont promis de me délivrer le visa une fois à la frontière. Quand je suis arrivée à l’aéroport de Moscou, une peur étrange m’a soudain envahie, mais j’ai tout de même continué mon voyage et tout s’est finalement bien passé. C’était d’ailleurs là-bas en 2001 que j’ai présenté mon meilleur discours. Un autre évènement original dans ma vie fut le voyage que j’ai effectué au Pôle où j’ai vu de près les merveilles du monde de glace. En fait, j’avais lu beaucoup de livres sur le Pôle mais le fait de me trouver physiquement dans un tel endroit était vraiment incroyable. Je logeais chez une famille nomade et c’est en parlant avec eux que j’ai découvert beaucoup de points communs entre les nomades de l’Iran et ceux qui vivent dans ces déserts blancs.

F. & A. P. : Mme Shahshahâni, la Revue de Téhéran vous remercie de nous avoir accordé cet entretien et vous souhaite d’atteindre vos objectifs à venir.

Dr. Sh. : Je vous remercie et vous souhaite beaucoup de succès.

 

Source: La revue de teheran

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