L’humanité toujours privilégiée dans les œuvres camusiennes (Ambassadeur de France à Téhéran)

Dans le cadre des activités de la Francophonie en Iran et du dialogue culturel, l’Ambassade de France a proposé avec le soutien de la Revue de Bokhara, au public francophone de Téhéran le 16 janvier, une soirée consacrée au grand romancier philosophe français, Albert Camus.

L'ambassadeur de France en Iran, Philippe Thiébaud, souligne à cette occasion l'importance d'Albert Camus dans la littérature française et mondiale. Cet homme écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste, est également un journaliste militant engagé qui nous apprend, comme le cite monsieur l’ambassadeur, qu’au milieu des fléaux, « il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser »  (Extrait de « La Peste »).

« Cette année marque le 60e anniversaire de la mort tragique d'Albert Camus (1960), a déclaré l'ambassadeur de France en Iran, Philippe Thiébaud, dans la Soirée de Camus. Son travail dans la seconde moitié du XXe siècle a influencé l'esprit de nombreux grandes personnalités et savants », a précisé le diplomate.

Saluant les efforts et le soutien du magazine culturel Bokhara, publié à Téhéran, monsieur l’ambassadeur de France, a déclaré que les réunions, organisées à l’initiative du magazine, sont une bonne occasion de parler des influences bilatérales que les deux pays ont eues sur plans culturel et littéraire. « Le reflet du travail de Camus en Iran est remarquable. M.Thébaud évoque à cette occasion les essais de Camus dont notamment  « Le Mythe de Sisyphe » ou encore ses romans en particulier « l’Etranger » qui ont été traduits à plusieurs reprises chez nous en Iran.

Etant huit fois traduit en Iran et avec près des milliers d'exemplaires vendus, « L'Etranger », premier roman d'Albert Camus, est le best-seller absolu en format de poche aussi bien en France qu’en Iran voir le monde, devant une autre œuvre mythique de la littérature française, « Le Petit prince » (1943) d'Antoine de Saint-Exupéry.

« Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas » : à 29 ans, Camus signait par ces premiers mots son entrée en littérature. Le succès est venu tout de suite et ne s'est pas démenti depuis.

L'ambassadeur de France à Téhéran a déclaré que les travaux de Camus avaient été présentés avec de meilleures traductions ces dernières années. Les traces de ces œuvres et leurs influences peuvent être vues chez les penseurs iraniens. Monsieur l’ambassadeur évoque également la traduction du « Mythe de Sisyphe » de Camus et rend hommage à Mohammad Ali Sepanlou.

« Ce soir est une excellente occasion de poursuivre le dialogue culturel entre les deux pays », a déclaré Philippe Thiébaud à la tête de la mission diplomatique française en Iran.

 « Je suis heureux d'annoncer que cette commémoration camusienne coïncide avec le début du nouvel an 2020 qui vient de commencer. Nous aurons, a-t-il promis, tout notre soutien dans la coopération culturelle bilatérale Téhéran-Paris et dans d'autres domaines. En ces jours où l'Iran est en deuil, j'espère que l'année sera remplie de l’envie de lecture, de lire, de créativité et de réflexion », a espéré l’ambassadeur.

Albert Camus, écrivain du réel et de la révolte

Né en Algérie à l’automne 1913, l’auteur de La Peste, du Malentendu ou de Caligula, renonce à l’enseignement de la philosophie pour se consacrer au journalisme et à l’écriture.

Engagé, il bouleverse la vie culturelle et politique française des années cinquante, subit les traumatismes de la guerre d’Algérie sans en connaître la fin. Il meurt dans un accident de voiture en 1960.

Son œuvre comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des films, des poèmes et également des essais dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurde de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, révolte qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence, et « alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir ».

Le prix Nobel de littérature  lui est attribué  pour l’ensemble d’une œuvre « qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant, les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes. »

Par sa considération de la justice, de l'amour, de la nuance, sa pensée reste actuelle, et inspire encore des générations de jeunes gens, d'artistes, de philosophes.

Source: fr.irna

Ajouter votre commentaire

Image CAPTCHA