Absentéisme chez les profs: le stress en cause passé 50 ans

Les professeurs âges de moins de 50 ans sont moins souvent absents de leur travail que la moyenne de la population active. Le taux d'absentéisme affiché est de 3,15 %, ce qui est deux fois moins que dans d'autres secteurs, selon Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC-Enseignement. "Avec un taux d'absentéisme de 3,15 %, les profs de moins de trente ans sont même près de deux fois moins absents que leurs contemporains", note-t-il.

Dépassé la cinquantaine, la tendance s'inverse cependant, avec un taux de 8,16% parmi les profs, un pourcentage alors bien plus élevé que celui de l'ensemble des travailleurs détaille La Libre qui a analysé les derniers chiffres en la matière issus de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Quelles sont les causes d'absence chez les profs en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Tout d'abord, en premier lieu les "simples maladies" relèvent de 36% des absences des enseignants. Ce sont les raisons psychologiques - stress, burn-out- qui sont le plus souvent invoquées, de l'ordre de près de 35% (34,74%), selon les chiffres de l'année scolaire 2014-2015 qui se révèlent stables d'une année à l'autre. Ils concernent l'enseignement organisé par la Fédération, mais ils peuvent, selon les spécialistes, être généralisés aux différents réseaux.

Face à ces constats chiffrés, les débats sur l'allongement des carrières et sur la définition de la pénibilité de certains emplois sont primordiaux. "Dans ce cadre, il est important de noter que plus on allonge la carrière d'un enseignant, plus on retarde les mesures d'aménagement de fin de carrière, plus le taux d'absence des profs risque d'augmenter, souligne Eugène Ernst. Il est donc capital, pour que l'on puisse maintenir la qualité de notre enseignement, que le gouvernement fédéral prenne en compte la pénibilité du métier d'enseignant".

Si depuis le gouvernement Di Rupo l'âge moyen de départ à la retraite a été augmenté (il se situait entre 60 et 62 ans), Eugène Ernst redoute que le mouvement se poursuive encore sous le gouvernement Michel. Dans le Pacte d'excellence qui est actuellement en discussion au niveau de la Communauté française, l'aménagement de la carrière des enseignants est en pleine réflexion. Des pistes sont ainsi lancées pour qu'elle soit plus progressive. Davantage de travail d'équipe est envisagé et face à la pénibilité de la tâche, le temps face à la classe pourra être réduit en fin de carrière.

En Flandre, des directeurs souvent absents

Et en Flandre ? Het Laatste Nieuws a sorti ce samedi des chiffres interpellant sur l'absentéisme des directeurs d'école dans la partie nord du pays. Il en ressort que ces derniers sont absents pour maladie à raison de quatre semaines par an. Dans la moitié des cas, ces jours de maladie sont prescrits pour des motifs d'épuisement professionnel ou de burn-out explique Het Laatste Nieuws.

La raison était est la charge administrative qui pèse sur les directeurs et qui les détournent de leur mission éducative de base, selon Lieven Boeve, responsable de l'enseignement catholique au nord du pays. Et comme du côté francophone, l'âge est aussi une donnée importante. Ainsi, plus un directeur sera âgé, plus il aura des risques de souffrir d'un burn-out. Enfin, le quotidien flamand révèle que les enseignants comptabilisaient sur l'année 2015 en moyenne 16 jours d'absence pour une année scolaire suite à des soucis psychologiques.

Ajouter votre commentaire

Image CAPTCHA